L’URC salue la mémoire d’Assata Shakur, grande militante anti-raciste et pour les droits civiques

« L’impérialisme est un système international d’exploitation et nous comme révolutionnaires nous devons être internationalistes pour le défaire » (Assata Shakur)

C’est avec émotion et un respect infini que nous accueillons la nouvelle du décès d’Assata Olugbala Shakur à l’âge de 78 ans, ce 25 septembre 2025 à Cuba, où elle vivait en exil depuis quatre décennies.

Figure emblématique de la lutte pour la libération des Afro-Américains au XXème siècle, révolutionnaire, penseuse du panafricanisme, elle était aussi source d’inspiration majeure pour des générations d’artistes, notamment dans l’univers du Rap et du Hip-Hop.

Née JoAnne Deborah Byron, appelée « Joanne Chesimard »  par l’establishment US de son nom de femme mariée, elle avait pris  le nom de d’Assata Olugbala Shakur en rejoignant la Black Liberation Army (BLA) après un passage par le  Black  Panther Party (BPP) :  Assata, « celle qui lutte » en arabe via l’africanisation du prénom Aisha ; Shakur, « la reconnaissante » ; Olugbala, « sauveuse » en yoruba.

Assata Shakur a incarné une résistance farouche et inébranlable contre l’oppression systémique, le racisme et les injustices aux États-Unis. Son parcours est un témoignage puissant de l’engagement total pour la dignité et l’autodétermination des peuples africains et de la diaspora.

Le 2 mai 1973, Assata Shakur est victime d’un contrôle de police raciste qui dégénère en fusillade. Elle est grièvement blessée par deux balles, tandis que deux policiers sont blessés et tués. Toutes les expertises démontreront qu’Assata n’était pas en mesure de tirer sur ces agents. Pourtant, la justice étasunienne la condamne à la prison à vie pour le meurtre de l’un d’eux. Devenue « ennemi public n°1 » pour les actions de la BLA, elle était la coupable idéale.

Elle s’évade en 1979 grâce à une opération armée de la BLA et se réfugie finalement à Cuba, où elle obtiendra officiellement l’asile politique en 1984, Fidel Castro saluant le courage d’une femme « injustement persécutée pour ses idées ».

Des années plus tard, en 1998, le Congrès américain demanda son extradition, mais celle-ci n’eut jamais lieu. En outre, en 2013, le FBI l’avait ajoutée à la liste des « terroristes les plus recherchés » et a augmenté la récompense pour quiconque la capturerait à 2 millions de dollars. Elle était la première femme à figurer sur cette liste.

Assata Shakur a été l’une des principales cibles de la machine répressive du programme COINTELPRO du FBI, qui traquait militants des droits civiques afro-américains, communistes et opposants à la guerre du Vietnam.

En 2015, un groupe militant de jeunes femmes noires à Chicago a pris le nom de « Filles d’Assata ».

Bien au-delà de ses activités militantes, l’esprit et les écrits d’Assata Shakur ont eu un impact indélébile sur la culture populaire, en particulier le Rap. Sa poésie et ses messages de persévérance ont été samplés, cités et vénérés par d’innombrables artistes. Elle est la marraine et tante du rappeur iconique Tupac Shakur. Tupac, membre des jeunesses communistes, enfant de membres des Black Panthers, a été profondément influencé par la politique socialiste et révolutionnaire de sa famille, comme en témoignent des titres phares sur la brutalité policière, l’inégalité et la lutte des classes.

Son parcours de militante et sa philosophie politique ont été racontés, à la première personne, dans son autobiographie publiée en français aux Éditions Premiers Matins de Novembre, et méritent d’être connus par les jeunes générations de militant.e.s anticapitalistes, antiracistes et antifascistes.

Aujourd’hui, alors que son corps s’éteint, son esprit demeure incandescent : elle rejoint l’horizon des révolutionnaires qui nous accompagnent dans notre lutte contre l’impérialisme, le racisme etl’oppression des peuples.

L’Union pour la Reconstruction Communiste rend hommage à sa force, son courage et sa détermination à vivre libre, même en exil. Que son héritage continue de nourrir les flammes de la révolution et de la justice sociale à travers le monde.

Selon la formule en usage chez les militants afro-américains : Rest in Power, Assata !

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