Diagne Fodé Roland
Il y a une tendance à séparer les guerres de l’OTAN par l’Ukraine interposée contre la Russie, par Israël génocideur du peuple Palestinien interposé, par Rwanda interposé avec le génocost en RDC et par djihado-terroristes et séparatistes interposés contre l’AES. La nouvelle provocation US le long des eaux territoriales vénézuéliennes et celles dans le pacifique visant la Chine Populaire sont aussi des manifestations guerrières de l’OTAN sans oublier le blocus contre Cuba socialiste, les sanctions, les taxes douanières, les menaces, les lois extra-territoriales US contre les pays résistants et les contradictions montantes entre USA hégémonique et UE/Japon vassalisés.
L’hégémonie US fout graduellement le camp et l’impérialisme US fait feu de tout bois pour se maintenir en position de cavalier enfourchant sa, ses montures dociles et serviles en imposant sa « mondialisation » libérale du capitalisme. Hégémonique depuis 1945, la domination de l’impérialisme US a succédé à celle du Royaume Uni et de la France un moment contesté lors de la première guerre inter-impérialiste de 1914/18 par l’Allemagne. Puissance industrielle montante de la première moitié du XXéme siècle, la bourgeoisie Allemande sous la houlette des nazis, avec le soutien des multimilliardaires de tous les pays impérialistes, avait transformé sa défaite en projet guerrier de destruction du premier État des ouvriers et paysans. La seconde guerre mondiale fut marquée par les génocides fomentés par les nazis contre les Communistes, les Juifs, les Tziganes, les Slaves mais fut menée et gagnée essentiellement par l’URSS qui a subi 27 millions de martyrs. Le grand bénéficiaire de cette victoire des peuples contre le projet de domination mondiale des nazis fut les USA qui, une fois obtenue ensuite la défaite de l’URSS et du camp socialiste d’Europe, devint l’unique puissance prédatrice hégémonique sur le monde.
L’isolement de chacune des guerres actuelles de l’OTAN favorise une lecture erronée de chacune d’elle : « Russie agresseur, droit d’Israël à se défendre, junte de l’AES en guerre contre partie ou toute sa population, guerre contre le narcotrafic au Venezuela, démocratie taïwanaise contre communisme chinois, etc ». Sont ainsi médiatisées des caractérisations négatives contre « les juntes, les dictatures, les tyrans, les terroristes, les nationalistes, les tribalistes, les claniques, etc » pour désigner les États, pays, nations, peuples qui s’opposent prétendument à « la démocratie, la liberté, le droit, la citoyenneté, l’universalisme, etc » que représentent « naturellement » les USA/UE/G7/Israël.
C’est à coups de forceps idéologique que l’impérialisme, ses médias et ses laquais néocoloniaux empoisonnent les esprits de plus en plus rétifs des travailleurs et peuples du Nord et du Sud. La liberté, la démocratie, le droit, la citoyenneté, etc sont ainsi définis comme une propriété privée des USA, de l’UE, d’Israël lesquels auraient l’apanage exclusif de l’universalité qui leur conférerait « le droit voire le devoir exclusif » de l’imposer au monde entier par tous les moyens, y compris les plus barbares.
La supposée toute puissance de la fabrique du consentement par les médias-mensonges est entrain de se briser sur les terribles réalités du génocide et de l’épuration ethno-religieuse en cours de perpétuation par les sionistes en Palestine, des néo-nazis bandéristes qui interdisent la langue Russe en Ukraine et ont bombardé les populations du Donbass et de Donetsk durant 8 ans, des terroristes séparatistes qui ont sévi dans le nord et ont occupé Kidal au Mali avec interdiction de tout accès à l’armée et l’administration malienne à cette ville et ce territoire du pays par l’armée française, et qui tuent au Burkina, au Niger, etc.
Défilent dans la mémoire des travailleurs et des peuples les images des cadavres déterrés de Timisoara en Roumanie attribués mensongèrement à Ceaucescu pour le fusiller devant les télés, de la soi-disant « infirmière en larmes » disant faussement que « les couveuses sont arrachées par l’armée satanique du tyran Saddam », du faux de « l’épuration ethnique » pour bombarder la Serbie et démembrer la Yougoslavie, du « droit d’aller punir les Talibans en Afghanistan » accusés sans preuve d’avoir perpétré les attentats terroristes du 11 septembre aux USA, de la fiole brandie pour étayer la fausse accusation « de possession d’armes de destruction massive » par le Ministre des affaires étrangères de la « plus grande démocratie contre le tyran Saddam », des médias assénant mensongèrement que « Khadafi massacrait sa population à Benghazi », etc.
Parce que l’oppression coloniale, néocoloniale a pour fonction systémique de freiner le développement des pays dépendants, l’impérialisme US suivi des impérialistes de l’UE/G7/Israël se lancent dans un cycle de guerres d’agressions contre les peuples pour contrôler les sources de matières premières afin de contrer la sortie du sous-développement des pays dits « émergents ».
En effet comme nous l’écrivons dans un texte intitulé « crise du capitalisme mondial, régression sociale et nouveau cycle de guerres impérialistes » : « Les ‘pays émergents’ sont devenus les nouveaux ‘pays ateliers’ qui produisent tout ce que la planète consomme, en particulier tout ce que consomment l’UE et les USA, lesquels se ‘désindustrialisent’ progressivement sous la houlette des ‘délocalisations’, des ‘externalisations’ qui déterminent en partie la nouvelle division internationale du travail pour devenir encore plus que par le passé des ‘pays rentiers, usuriers vivant du capital fictif’. Il s’agit là d’un phénomène décrit par Lénine comme la tendance propre au parasitisme usurier et à la putréfaction de l’impérialisme. Cette évolution objective de la division internationale du travail au cours de cette troisième phase de la ‘mondialisation ou globalisation’, c’est-à-dire de l’internationalisation du capital à la recherche perpétuelle du maximum de profit, est expliquée ainsi par Lénine lui même : « Le capitalisme en développement connaît deux tendances historiques dans la question nationale. La première : le réveil de la vie nationale et des mouvements nationaux, la lutte contre toute oppression nationale, la création d’États nationaux. La seconde : le développement et la multiplication de relations de toutes sortes entre les nations ; la destruction des barrières nationales, la création de l’unité internationale du capital, de la vie économique en général, de la politique, de la science, etc. Ces deux tendances constituent la loi universelle du capitalisme. La première domine au début de son développement, la seconde caractérise le capitalisme déjà mûr et qui va vers sa transformation en une société socialiste » (« Notes critiques sur la question nationale », Œuvres, t. 20, p. 20.). Voilà pourquoi Lénine avertit : « L’impérialisme a développé les forces productives au point que l’humanité n’a plus qu’à passer au socialisme ou bien à subir pendant des années et même des dizaines d’années la lutte armée des grandes puissances pour le maintien artificiel du capitalisme à l’aide de colonies, de monopoles, de privilèges et d’oppressions nationales de toute nature » (« Le Socialisme et la Guerre »). C’est ce pourrissement du capitalisme à son stade suprême, lequel n’a plus rien d’autre à offrir aux travailleurs et aux peuples que misère et guerres, qui aggrave les contradictions entre capital et travail, entre impérialisme et peuples opprimés, entre impérialisme et socialisme, signes annonciateurs que ce système économique prédateur agonise et doit s’effacer pour laisser place au socialisme.
L’impérialisme, c’est l’insoluble contradiction fondamentale entre socialisation de plus en plus mondialisée de la production et accaparement privé des profits maximums par les actionnaires du capital financier et des monopoles » (novembre 2013).
Les guerres de l’OTAN en Ukraine nazifiée, en Palestine génocidée, en RDC génocostisé, dans le Sahel/AES terrorisé sont à la fois une réponse bourgeoise impérialiste à la crise de surproduction et de sur-accumulation du capitalisme mondialisé, à la baisse tendancielle du taux de profit par la recherche guerrière du profit maximum et au développement des forces productives de pays « ateliers » encore dépendants de la mondialisation libérale imposée au monde entier par l’hégémonie unilatérale US/UE/G7.
Ces pays se sont défensivement regroupés dans les BRICS et l’OCS pour faire face à l’agressivité guerrière hybride économique, politique, militaire, médiatique et culturelle des impérialistes US/UE/G7/Israël qui sont prêts à n’importe quel crime pour sauver leur hégémonie prédatrice séculaire.
L’AES est aussi un rassemblement défensif des États du Sahel confrontés à la guerre de l’OTAN par djihado-terroristes interposés, lesquels sont armés et financés par des transferts d’armes et de formateurs d’Ukraine, Libye et de Syrie.
Les récentes attaques terroristes au Mali, au Burkina et au Niger sur les axes routiers ont pour objectif l’étouffement commercial et économique de l’AES sans façade maritime. Les axes routiers du Sénégal, de la Guinée Conakry, de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Bénin sont de plus en plus visés par les actions terroristes. Le terrorisme se substitue ainsi à la CEDEAO vassale de la françafrique, de l’eurafrique et de l’usafrique dont les sanctions avaient le même objectif de punition économique.
Il est temps de prendre conscience que la menace principale qui plane sur les peuples du monde entier est l’OTAN et ses guerres prédatrices impérialistes. Il est temps que les hésitants cessent d’hésiter pour que les luttes des forces souverainistes de chaque pays d’Afrique convergent pour former et forger l’unité irrésistible de la vague montante de l’actuelle seconde phase de libération africaine contre le néocolonialisme et l’impérialisme.