Article issu de En Avant ! n°2 (décembre 2025), bulletin de l’URC Paris-IDF
Coup sur coup : il faudrait être « prêt à accepter de perdre ses enfants » pour la guerre impérialiste, assène le chef d’état-major des armées françaises le 18 novembre 2025. Quelques heures plus tard, l’atlantiste néolibéral Glucksmann fils, qui se rêve en clone de Macron, approuve et invoque la nécessité « d’alerter la nation sur la nécessité de changer d’état d’esprit. ». Celui d’envoyer les enfants d’ouvriers mourir au front ? Macron, quant à lui, annonce la création d’un nouveau service militaire volontaire, dans lequel Louis Sarkosy propose d’envoyer les immigrés arrivant en France et les jeunes des quartiers populaires pour « les faire devenir français »…
Au même moment, se discute l’un des budgets les plus sanglants de la Ve République pour la classe travailleuse, permis par l’opération politicienne du Parti socialiste qui, pour se sauver lui-même a décidé de sauver le gouvernement Lecornu(bis)-Macron.
Fidèle à son histoire, ce parti bourgeois choisit encore la voie de la conservation d’un système à l’agonie. En offrant un répit au Pouvoir, il permet la poursuite des attaques contre les classes populaires, au service des plus riches de ce pays. Trahison ? Le mot serait mal choisi : le PS ne fait que remplir, une fois de plus, son rôle historique. Nous le redisons clairement : le PS n’est pas et ne sera jamais notre allié.
Plus pitoyable encore, l’intersyndicale – État-major de la défaite – qui appuie la manœuvre et ose parler d’une première victoire concernant le simple décalage d’un an de l’application bien effective de la contre-réforme des retraites que nous avons combattue par millions en 2023.
À quel prix ? Valider la baisse des pensions, l’augmentation des complémentaires santé et, surtout, un budget austéritaire et guerrier.
De l’argent pour les salaires et les besoins sociaux, pas pour la guerre !
Car ce budget est frappé du sceau de la militarisation : pour la première fois, celui des armées devrait surpasser celui de l’Éducation nationale. Dès lors, il est essentiel de faire le lien entre l’austérité généralisée et la marche à la guerre.
C’est le sens de la manifestation du 11 novembre, initiée par l’URC et rejointe par 70 organisations, contre les guerres impérialistes de l’UE-OTAN et l’économie de guerre de Macron.
Il n’y a donc rien à attendre de ce cirque parlementaire et de ces politiciens professionnels au service du système capitaliste de plus en plus barbare. Dans ce contexte, la CGT a appelé à la grève le 2 décembre contre l’austérité et pour exiger un budget de progrès social. Force est de constater que cet appel a trouvé peu d’écho dans la population, alors même que la colère sociale est explosive.
En tant que communistes, nous pensons indispensable que, partout où c’est possible, les travailleurs s’organisent syndicalement, sur leurs lieux de travail comme dans leurs branches, pour se défendre face aux mauvais coups et démontrer que, sans nous, rien ne tourne. Mais nous pensons aussi que cette énième journée d’action convoquée par des directions syndicales est une impasse, faute de stratégie syndicale claire, audible et offensive.
C’est pourquoi il est nécessaire de reconstruire un mouvement syndical sur des bases de lutte et de classe, en adéquation avec ce qu’est la classe travailleuse d’aujourd’hui, sans s’enfermer dans le train-train routinier ni dans l’institutionnalisation.
C’est pourquoi il est nécessaire aussi de reconstruire l’Etat-major qui nous manque aujourd’hui : le Parti communiste. L’Union pour la Reconstruction Communiste se fixe pour tâche de regrouper celles et ceux qui jugent indispensable la renaissance d’un Parti communiste révolutionnaire dans notre pays.
La solution à nos problèmes se trouve entre nos mains, car c’est nous, les travailleurs, qui faisons tout tourner dans cette société ! Arrêter de déléguer sa vie, c’est prendre conscience de sa propre force, cesser de croire aux illusions sur l’État, instrument du Pouvoir de la bourgeoisie – et penser un autre monde possible, basé sur les besoins humains et l’émancipation.
Face à cette casse sociale d’une violence inouïe, à l’austérité, à la vie chère, à la marche à la guerre et à la fascisation, nous avons raison de nous révolter, et tout à gagner à nous mobiliser pour arracher des victoires offensives et tracer des perspectives révolutionnaires communistes.

