La dermatose nodulaire bovine est au centre d’une nouvelle crise sanitaire, qui fait grand bruit dans le monde agricole et alimente un mouvement de mobilisation et de contestation des éleveurs.
Sous couvert de “gestion sanitaire”, ce sont des centaines de petits éleveurs qui voient leurs troupeaux menacés d’abattage total, leur travail réduit à néant, et leur avenir sacrifié.
Encore une crise, encore les mêmes victimes.
La réponse des autorités face à la dermatose nodulaire bovine est claire et brutale :
- abattage sanitaire obligatoire de l’ensemble du troupeau dès qu’un cas est détecté, y compris des animaux ne présentant aucun symptôme,
- mise en place de zones réglementées avec interdiction de déplacement des animaux, blocage des ventes et des marchés,
- indemnisations insuffisantes ou tardives, ne couvrant ni la perte de revenu, ni les conséquences à long terme pour les exploitations.
Ces décisions sont prises de manière centralisée et technocratique, sans réelle concertation avec les éleveurs, ni prise en compte de solutions alternatives comme la vaccination ciblée ou le maintien des animaux sains sous surveillance préconisées par les autorités sanitaires.
Après une profonde crise en 2024 restée sans réponse, cette nouvelle crise sanitaire met le feu aux poudres. Les politiques gouvernementales n’ont de cesse d’asphyxier celles et ceux qui nous nourrissent. Blocages, rassemblements, prises de parole : la colère gronde face à une politique qui condamne les fermes paysannes au nom d’une gestion administrative de la crise.
Derrière ces décisions sanitaires, une logique politique bien connue :
- des normes et contraintes que seules les grandes exploitations industrielles peuvent absorber,
- des situations d’urgence transformées en opportunités pour l’agrobusiness, favorisant la concentration des terres et des capitaux,
- les éleveurs paysans sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, car les petites fermes sont jugées “non rentables”.
Le gouvernement et la FNSEA marchent main dans la main dans ces politiques autoritaires. Parler “d’unité agricole” tout en abandonnant les plus fragiles n’est rien d’autre qu’une hypocrisie assumée.
L’URC 76 condamne fermement ces abattages sanitaires imposés.
Nous affirmons notre solidarité totale avec les travailleurs de l’agroalimentaire, les petits paysans et éleveurs, abandonnés par la FNSEA et la ministre Annie Genevard, sourdes à leur détresse.
La lutte des agriculteurs est indissociable de celle contre le capitalisme, qui crée et amplifie ces crises sanitaires.
Le mouvement ouvrier doit s’unir aux petits agriculteurs et à la Confédération paysanne pour proposer des réponses concrètes à cette crise, mais aussi et surtout pour repenser un système agraire qui sert, à l’heure actuelle, uniquement la grande distribution, les industries et les banques !
Nous appelons à une politique agricole paysanne, respectueuse des animaux et de celles et ceux qui en vivent, où leur métier et leur dignité sont enfin protégés !

