Nous avons reçu de nos camarades communistes du Sénégal un document important émanant du PC du Bénin [ici en pièce jointe]. Il est présenté par une « Note » de contexte écrite par les camarades sénégalais, que nous publions ci-dessous.
NOTE de Ferñent/L’Étincelle du Sénégal sur la rupture du PCB et PCRV
Ferñent/L’Étincelle, journal communiste, ouvrier et des classes laborieuses du Sénégal a reçu ce N° supplément de la Flamme N° 603 annonçant la décision des camarades du Parti Communiste du Bénin (PCB) de rompre avec le PCRV (Burkina Faso).
Le PCB et le PCRV appartiennent à la même Internationale des communistes qui ont soutenu, entre autres, le PTA (Albanie) contre la « théorie des trois mondes » du PCC(Chine).
Vive le Marxisme-Léninisme (VML) ancêtre de Ferñent/L’Étincelle a partagé, entre autres, cette dénonciation de la « théorie des trois mondes » sans appartenir à leur « Internationale ».
Ferñent/L’Étincelle salue et félicite la décision de rupture annoncée par nos camarades du PCB avec le PCRV et la diffuse auprès des communistes du Sénégal, d’Afrique et du monde avec lesquels nous avons des relations d’échanges.
La phase actuelle de la seconde de lutte libération de l’Afrique impose aux forces communistes et révolutionnaires une clarté sur l’affrontement en cours entre les forces souverainistes et les forces néocoloniales dans chacun de nos pays et à l’échelle sous régionale et africaine.
Les pays de l’AES ont mis en place une Confédération défensive pour résister et vaincre la guerre de l’OTAN par djihado-terroristes interposés pour maintenir « l’enclos colonial » françafricain selon la pertinente expression de nos camarades du PCB.
Le souverainisme a pris la forme du parachèvement par un coup d’État militaire du soulèvement populaire contre la faillite des régimes néocoloniaux civils serviles aux plans libéraux totalitaires des institutions de Bretton Woods (FMI/BM). Ces politiques libérales sont la base économique des démocratures multipartistes qui, au mieux, ont donné des changements d’hommes au pouvoir sans jamais changer la vie des populations mais ont été aussi ponctuées de coups d’État institutionnels ou constitutionnels et de vols des élections.
Les classes politiques de droite et de gauche ont été phagocytées par le néocolonialisme qui les a intégrées dans son système de gouvernance libérale spoliatrice pendant que d’autres se rendaient prisonniers du gauchisme infantile.
La singularité du PCRV (Burkina Faso) est de s’être enfermé dans la déviation gauchiste nihiliste en ignorant les aspects progressistes patriotiques, panafricains et anti-impérialistes de l’expérience Sankara avant de sombrer aujourd’hui, comme le démontrent nos camarades du PCB, dans l’opportunisme de droite sous un masque de gauche qui les met objectivement dans le même camp que l’impérialisme françafricain, eurafricain, usafricain fauteur de guerre d’agression contre l’AES souverainiste et ses valets de la CEDEAO.
Au Mali, c’est le même travers opportuniste dans lequel est englué l’actuel pro-impérialiste Oumar Mariko président du parti SADI et ex-anti-impérialiste défroqué manifestement atteint de mégalomanie féodale (bougaya en bambara).
La libération nationale anti-impérialiste contre la guerre de l’OTAN et de ses proxis-terroristes est le fondement de la démocratie formelle, à plus forte raison de la démocratie populaire à laquelle aspirent nos peuples pour rassembler les forces vives souverainistes nationales et panafricaines contre la guerre hybride impérialiste.
La nécessité de se doter des armes qui permettent de vaincre l’ennemi terroriste pro-OTAN détermine les politiques d’expulsion des bases militaires impérialistes et des alliances orientées vers les BRICS, notamment vers la Russie bourgeoise et la Chine socialiste. Ne pas comprendre cela, c’est tomber dans un crétinisme qui cache mal le rôle de mercenaire de ses prétendus « révolutionnaires » ou « démocrates » qui vocifèrent pour faire passer en contrebande le piège attrape-nigaud de ne soit disant pas « échapper à la domination d’un impérialisme pour ne pas tomber dans les griffes d’un autre » (sic!). Aucune guerre de libération nationale n’a été gagnée contre les impérialistes sans apport d’armes étrangères achetées ou fournies par solidarité.
Les communistes doivent soutenir les expériences en cours, s’y engager résolument en y apportant leurs voix, leurs analyses et propositions, et en mettant ainsi en œuvre la tactique de front anti-impérialiste synthétisée par le 7éme congrès de la Troisième Internationale Communiste (IC) appliquée par le camarade Mao Ze Dong sous la formule « unité, critique, unité » tant que les représentants des classes sociales qui sont rassemblés dans le camp souverainiste demeurent sur la ligne des luttes et résistances contre l’impérialisme et que les BRICS agissent contre l’unilatéralisme hégémonique impérialiste.
Tout en œuvrant au passage de la conscience en soi à la conscience pour soi des classes laborieuses, les communistes véritables doivent poursuivre la démarcation avec l’opportunisme de droite électoraliste et suiviste vis-à-vis des bourgeoisies libérales et social-démocrates libérales néocolonialistes. Le cancer de la trahison, dont parlait notre camarade communiste Amilcar Cabral, a envahi la gauche révolutionnaire communiste historique qui fut pourtant, des années 60 aux années 90, souvent à la tête des combats pour les conquêtes démocratiques dans nos pays. La participation dans les gouvernements néocoloniaux après la chute du mur de Berlin a porté l’estocade en faisant d’eux des laquais de la domination impérialiste.
La « maladie infantile » gauchiste s’est encore une fois révélée être le complément indispensable de la faillite pro-impérialiste des inévitables deux faces de la même médaille opportuniste. Les cas du PCRV au Burkina Faso et du président de SADI au Mali sont des exemples confirmant la cristallisation de la déviation de gauche qui conduit à devenir les jouets sectaires nihilistes de l’impérialisme contre les classes laborieuses, les peuples et les actuelles expériences souverainistes.
Le débat est ainsi ouvert par nos camarades du PCB sur la fin tragique d’une des organisations révolutionnaires qui s’est laissée par sectarisme dépasser par l’avènement en cours d’un monde nouveau alors que l’ancien se meurt pour paraphraser Gramsci. Dans cet intervalle surgissent les monstres fascistes, la tendance à la fascisation de la démocratie bourgeoisie selon la juste formule de Berthold Brecht, mais aussi la faillite opportuniste de gauche qui sert la droite impérialiste dont le PCRV et le président de SADI sont des illustrations éloquentes du moment.
Pour les communistes organisés à la recherche d’un éternel « bilan », voilà une démarche qui va dans ce sens tout en évitant le passéisme de l’éternel rétroviseur du singleton sans prise sur le présent qui prépare l’avenir communiste de l’Afrique et de l’humanité.
Bonne lecture de la pièce jointe et attente de vos réactions, cordial salut communiste révolutionnaire